Les accents

Tenir une veine
Dans l’organisme du langage

Comme on ouvrait des boyaux
Dans le gras de la terre

Naufragés béquillés
De minutes volontaires

Naufragés palpitants
Dans les asphyxies fortes

Mais l’organisme de la guerre
Dérive en deçà du courant

Et l’expérience des langues mortes
Doit nous tenir prudents :

Un jour l’organisme a muté
Et plus personne n’entend

Courir le long du pantographe
Sur le dos borné du train

Nos surfs enluminés d’accents
Étinceler le gras du langage.

31 aout 2005, Douarnenez