Chant du couloir

Un bâtiment public au bord de la zone
Les lattes du parquet dans le couloir

L’air a été vidé de tous les minuscules
Et les courants de pensées pendent

Nous y jetons des seaux de langue molle
Et des flots d’air passés par le cœur

Et parfois leurs rebonds sur les murs
Nous éclaboussent de valeur

Et parfois nous donnent l’impression
De laver du collé

Et parfois nous hausse un peu la langue
Et nos serpillages laissent des serpents

Vivants verts délicats pleins d’eau
Vivants verts nus et respirants

Sur le parquet ciré de l’école
Un couloir d’ombres au bord du trou.

23 mai 2006, Douarnenez