La grâce est un fauve

On est en novembre
Il est deux heures de l’après-midi
Marée basse, froid dimanche

La plage fait une plaine
La mer fait la baie
Une jeune femme se donne l’eau froide

Elle est nue, elle avance
Toute la baie lui ceint le ventre
Un haussement d’eau la déhanche

D’une volte-face, debout, tranquille
Elle déboutonne ses cheveux
La grâce est un fauve

Il est deux heures de l’après-midi
La mer brode tout au bord
Avec une âme de squale.

10 janvier 2000, Douarnenez