Au chateau

La mère maquerelle m’avertit :
Je suis le mâle à l’essai

Je ne dis rien, je souris
À l’essai de quelle ambition ?

Être le seul, le dernier
Que veut-elle dire ?

Je n’ai pas d’ambition
À devenir quoi que ce soit

Sinon d’être à peu près
Tout à fait là quand j’y suis

Sans que la chevelure d’ombre
De ma pensée secrète

Si secrète, je ne l’entends
Même pas bruire

Interfère avec l’espace-temps
Du château dégringolé

Où la mère maquerelle creuse
Avec le premier cure-dent venu

La gencive de la cour
Autour des pavés terreux

Son épaisseur d’ombre
N’est pas plus âgée que ça

Et n’est pas moins
À l’essai du monde, je veux dire.

19 octobre 2004, 4h18, Douarnenez

Deux semaines de fichues

Au matin du lundi de la deuxième semaine
Dieu se lève de mauvaise humeur
Vient-il d’entrevoir
Que son plan de paix sera carnivore ?

Au matin du mardi sur la jeune planète
On offre sa chance à toutes les tentatives de faciès
Tonalités d’être et compagnie
L’atmosphère est un tendre emballage

Au matin du lendemain, quelqu’un balance
Son coeur imbibé d’essence au jardin d’avril

Au matin du jeudi
Naît l’organe de la langue
La parole est la face visible du monde
Une sorte de démangeaison courante : ça finira mal

Au matin du suivant démarre l’âge
Et sarcle la ficelle des corps où la vie s’ensache

Ce soir, au sous-sol, dans la patience d’étayer
Rôde une main légère, affûtée
Je désire à nouveau la confusion, dit-elle
Je suis libre, impulsive, initiale

Au matin du samedi, les idées s’ampoulent
Observent une minute de silence :
C’est une chose impossible
On entend tout l’apprentissage

Tout l’appareil de l’idée fixe est en place
Il s’alimente comme une arme
Par l’arrière, dés midi
Son point de mire est l’aveu

À seize heures, un poisson s’échoue sur la plage
Et quelqu’un d’une autre espèce lui cause tout bas

Un autre supplie derrière lui :
« Trempez- moi dans les galets si durs »
Étant chacun Dieu fonce de l’un à l’autre
Incessant cortège de naissances

Mais quelquefois même le chien est à un cheveu
De dire ce qu’il en pense

Certes, son suicide ne serait pas une solution
Mais Dieu peut-il s’éterniser dans les solutions ?
Au matin du dimanche, aucun silence
Non, rien de silencieux

Les choses iront donc de choses à poussière
Avec un phénomène parfois de luminescence

Dès la nuit suivante
Les secrets vivent au sous-sol
Avec une bande de soleils nains : c’est fait
Deux semaines de fichues

Au matin du lundi de la troisième semaine
Dieu commence à tout foutre en l’air
Au loin, s’ébranlant avec leurs bagages
En rêve, les muscles et les cristaux.

Sans date, Douarnenez

Ciel de givre avec fantôme

Au début de l’après-midi
Nous sommes sortis de la maison

Nous avons croisé un gars
Qui n’a pas tout de suite vu

Ma tête de Nouvel An
Moitié barbeuse moitié rasée

La brume fait sa journée
L’air est un bain de givre allumé

La route descend du village
Nous traversons quelques bois

En parlant peu et puis un pré
Les bruits vivent très peu ce jour-là

Puis je rencontre cet arbre
Dont la tête échange avec l’air

Diverses formules de buées
Moi j’échappe à tout, sauf au frisson

Aussitôt l’air effiloche
De si vieux airs

Que mort à l’instant
Je serais l’un d’eux

Mais jusqu’ici rien à dire
J’entends pousser du sang.

Décembre 1991, Jura

The Depths

Et maintenant je vous vois
Ta silhouette et toi
Nager dans l’air
Il est si blanc
Personne n’entre ici
Madame, avec ses os
On n’y respire pas
L’air a d’autres fonctions
Je ne sais pas
Les explications n’ont pas cours
La pluie peut être verte et fixe
Les enfants palpitent
Dans un seul petit fantôme
Qui tombe souvent
Quelqu’un veille ici, peut-être une femme
Je la vois mal
Rien qui appartienne à la mécanique
Ne relaie sa sorte d’énergie
Non plus l’enthousiasme
Ni la moindre espèce de peau
Mais l’esquisse de sa présence
À un balcon du monde
Émerge en mon trouble
Et je la cherche longtemps
Elle interfère
Quelque chose aussitôt s’arrondit
Dont le plan m’échappe
Tant mieux, au fond, tant mieux
Mais sans être la sorte d’ange que l’on frôle ici
Comment se peut-il, Madame
Ta forme silencieuse
En pyjama noir à grand col
Et ton passeport d’envoyée
Ta sorte de marche qui n’appuie pas
Que l’on vous y voit désormais
Manger l’air, Madame, nager, petite plume
Permanence d’un qui ne soit pas soi
Dans les mines du soleil ?

Sans date, Douarnenez, à Marie-Andrée Ducassé

Puma

Quand je suis sorti de la maison ce matin
Un puma était assis sur le mur et attendait
Je me suis souvenu que c’était le signal

Il n’a pas bronché quand je me suis approché
J’ai passé un pied dans son oreille gauche
Puis l’autre, en prenant mon temps

Au moment d’y passer tout entier
Le ciel était comme vous savez, embrumé
Et rien, ni l’eau ni l’air, n’y tressaillait

Mais à l’intérieur du puma persistaient
Le souffle aigu d’une anche d’accordéon
Et le petit travail d’une ancienne aiguille

Je pensais à ôter ma deuxième chaussure
Que déjà le puma franchissait le mur
Je crois bien que c’est ainsi qu’il faut partir.

9 février 2003, Douarnenez

Trompettes : Erwan Burban, voix : Pascal Rueff © 2004

Deux

Je te souhaite la bienvenue. Viens, je vais te présenter aux gens qui ne t’ont pas encore connu. Ou plutôt, fais-le toi-même, je m’effacerai. Et les gens diront : « Quelle façon étrange de sortir de derrière lui, nous ne l’avions pas vu ». Viens, je vais disparaître un moment, comme j’aimerais disparaître tout à fait ! Mais chaque instant est assez vaste pour nous. Pour nous deux en même temps, car nos ombres ne coïncident pas.

Je ne veux pas être toi. Surprends-moi. Que je me surprenne. Surviens n’importe quand. Réponds avant moi, respire avant moi, embrasse avant moi. Car il est temps que je plie.

Et quoique la nouveauté d’âme soit toujours un luxe, ai-je dit : non.

Regardons l’arbre avec ta façon : avec mes vieux yeux, je verrai un arbre, et peut-être moins qu’un arbre, l’idée d’un arbre. Regardons l’empreinte plate sur le ciel du grand appareil amiral des feuilles et de la poussée palpitante.

Que faire, maintenant, avec les endroits où tu ne peux pas aller ? Que faire avec les gens que tu traverses, pour les toucher au coeur ? Que faire avec les vieux engagements – ils crépitent à ton approche –, avec les idées que tu ne comprends pas, les voyelles étriquées du vieux vocabulaire et les étincelles de départ qui piquent le bord du lit, toutes choses étrangères à ta respiration ? Que faire avec nos stocks d’essence, maintenant qu’il faudrait – huile immobile – les remettre à rêver dans le tréfonds du monde, maintenant que nos gestes commencent à battre ? Laissons cela. Quelqu’un les rendra tout à l’heure à l’empire du vent. Laissons la fumée nous subjuguer. Je n’ai pas vocation à m’appesantir.

Je te souhaite la bienvenue, viens. Il est temps. Présentons-nous au moindre indice. Ton émergence est immense. Mélangeons-nous de cheveux vivants, touchons le pouls de l’eau. Trempons-nous dans le bassin de nuit noire où trempent les rochers lourds, la mer monte avec des brassées de globules solaires et des haut-le-cœur de jeune dieu tout poisseux de salive explosive et de glaires dispendieux, comme des fusées séminales. Viens, trempons-nous dans ce mucus d’avant l’homme. Et tant pis pour moi. Quelqu’un tout à l’heure me déposera, combustible, à l’embouchure de ta présence incendiaire.

Viens, car il est temps maintenant. La vie clignote comme les phares, pleine de signes incompréhensibles encore. Quelqu’un demande l’heure. Quelqu’un gifle son enfant. Quelqu’un rend la monnaie du pain. Quelqu’un réclame un escalier. Quelqu’un pousse un moteur. Quelqu’un chante, quelqu’un pleure, quelqu’un laisse passer trois heures du matin sur la place du marché. Quelqu’un en jette un autre à terre. Quelqu’un se parle en riant, quelqu’un se couvre : il pleut, quelqu’un dévisage la vitre du guichet. Quelqu’un mange au soleil, quelqu’un jette en l’air une poignée d’idées désastreuses. Quelqu’un s’enlève une croûte, quelqu’un gratte des allumettes. Quelqu’un marche en fumant. Quelqu’un sort de la pharmacie. Quelqu’un demande son chemin. Quelqu’un appuie sur le bouton de minuterie. Une femme enlace un homme et ils montent ensemble dans la voiture. Quelqu’un t’attend sans inquiétude. Je t’attends sans inquiétude.

La vie change du jour au lendemain. Si la veille est passée sans importance, tant pis pour moi. Viens maintenant. Comme la musique. Car il est temps. Viens, incompréhensible musique du temps présent, du temps réel, du temps fulgurant. Et l’arythmie ne nous effraie pas, car nous ne savons pas lire. Et la pluie remet à rêver les encres au bas du monde et le papier des partitions définitives fait un pansement mouillé sur le bitume. Chaque fois nous croyons voir un arbre, un phare au loin, un insecte éteint, un dieu récent, un incendie courir devant, chaque fois nous n’avons pas vu palpiter l’arbre, palpiter le phare, palpiter l’araignée, palpiter notre propre vœu, palpiter l’incendie qui nous bourre le sang de coups de coude. Nous avons dit « demain », sachant, maudite blague de la perspective, qu’il n’est rien. Marchons torse nu le long de la côte, car nous sommes aussi beau que possible et ne jurons plus, dans le grand appétit de l’étoile qui s’est allumée. Sois la bienvenue, étoile toute neuve.

Comment n’ai-je pas compris que, si proche de toi, tu ne pouvais être plus diffuse ? Nous avons trop l’habitude de circonscrire, voilà. Mais c’en est fini. Nous sommes dedans. Nous sommes au monde et brûlons notre part dans les poussées d’oxygène.

Laissons les vainqueurs, les pauvres vainqueurs épingler le petit dos noir craquant de l’insecte qui n’a pas dévié sa route.
Laissons les grandeurs millimètrer la cendre, qui n’a pas différé sa fumée.
Laissons les consciences toutes droites bégayer, ânonner, se braquer, manœuvrer indéfiniment autour des bagages de l’idée de Lucifer, qui s’en contrefiche comme de sa première étincelle – quoiqu’il en garde un bon coup de main –, laissons-les dans l’entrepôt de la merveille espérer limer du vieil or. Laissons et signalons notre présence passagère à leurs chiens. Car ils grognent, rognent et se lèchent moins que leurs maîtres.
Mais ne laissons pas confisquer notre vœu d’un monde où entrer, silhouette de vapeur d’or, élastique et ténue parfois jusqu’à l’insoupçonnable. D’ailleurs, qui le pourrait ?
Et lançons des bras de levier dans tous les interstices vivants, la beauté du monde en est pleine, gaspillons-nous, car il en va de même pour tous les rubans. Faisons le jeu du vent. Il est inlassable. Il est inlassable.

Qui parle ici ? À qui te présenter ? Y a-t-il d’autres femmes encore ? Présente-toi à moi puisqu’aussi bien qu’elles je sais te reconnaître et t’accueillir et restons-en là.

Présente-moi aux arbres.

Qu’on nous donne une chapelle pour chanter. Le passant ne saura pas dire si notre langue est la langue officielle du sacré. Qu’on nous donne la clé d’une chapelle et de l’air en quantité et du vitrail très bleu pour déglutir dans l’eau gélatineuse à trois heures de l’après-midi. Entrons-y avec des chevaux. Entrons-y avec des apnées de baleine. Entrons-y avec des nerfs de chevaux. Entrons-y avec des thorax de gouffres. Présente-moi à la pierre. Caressons les réverbères sonores. Saturons-les. Présente-moi à la pierre. Maintenant que je ne sais pas d’où me vient ce vocabulaire instantané. Il est slave, il est âgé, tu ne le sais toi-même. Entrons puisque nous avons des pieds, chantons, nous avons du langage plein la gorge. Et fermons les yeux. Et jetons-y des consonnes, et jetons-y des syllabes comme des flopées de formules imminentes, et des cadences mastoc sans plus réfléchir qu’une arme automatique. Avec des harmoniques élevées et des douceurs de peau du ventre. Fermons les yeux.
Nous les ouvrirons quand on aura débarrassé les planches peintes des retables. Qu’on y jette du sable, qu’on y passe de l’émeri, du savon noir, des grattoirs, qu’on les approche du soleil, qu’il les lèche, qu’il les cloque, qu’il y vienne des feuilles et des ganglions, des diamants, des sabots minuscules, des écailles, des dentelles de sel, des lichens, des berniques transparentes, des astres allumés, toute une pagaille d’astres, de naines rousses, de diamants décongelés, tant et tant, tant et tant que les astronomes aussi verraient l’inanité de la moindre entreprise ici, de la fièvre nominale et la vacuité de l’initié. Des diamants décongelés.
Débarrassez les planches. Enlevez-nous de devant les yeux toute cette artillerie de tronches édifiantes, de tronches compassées et descendez ce type, vous n’avez pas pitié ? Rendez-le à la beauté granulaire de son père, si ça lui va : ce n’est pas le vôtre. Rendez ces planches aux arbres maintenant. Dressez-les à la côte, que les enfants s’émerveillent un peu. Plantez-les : elles vous ont assez servies. Et rendez les animaux. Et rendez les pierres aussi. Et le fer de la clé à l’hématite et l’hématite à sa veine enterrée. Nous pouvons nous passer de chapelle pour chanter.

Présente-moi aux arbres. Pourquoi s’énerver ? Qui parle ici ? Inutile d’aboyer. À qui te présenter ? Approche une femme, que je boive un peu quelque chose d’admirable.

Présente-moi aux nuits noires. Présente-nous aux petits riens. Allons nous asseoir dans un escargot. Donne-nous à manger aux monstres de la pensée. Qu’ils nous vomissent. Qu’on y aille cru, que ça finisse. Et restons-en là. Un moment. Cet escargot est trop petit, vraiment. Et puis j’ai faim.

Allongeons-nous n’importe où. Touchons terre. Ouvrons la bouche. Ça sort. Ça sort.

9-13 août 2004, Douarnenez

Autre chose

Je veux passer à autre chose
Ici c’est inconfortable

Je veux déplacer ma vie
D’un mètre d’un quart d’heure

La sortir de ce guêpier
Quand je pense à tout ce qui m’attend

Je veux dire d’autre
Il n’y a pas autre chose ?

Et pendant ce temps
Le sous-marin passe

Toujours le même animal
Ténébreux vital ondulant

Charbonneux dans la pénombre
Intense au plein soleil

Il me semble que je le verrai mieux
Depuis l’autre fenêtre

Lui ou autre chose
Je ne suis pas si regardant

Mais dans le mouvement
Tout a déjà disparu.

5 septembre 2007, Kérangard Divisquin, 2h19

Climat

Il est bien difficile
Je ne vous apprends rien

De basculer sept fois
Par jour, quelquefois neuf

Je n’ai pas tellement compté
De basculer de basculer

J’ai froid j’ai chaud
J’ai faim la bouche encrassée

Les mains collantes
Le linge de corps amolli

Et cinq mille ans d’idées
Pour se climatiser la caboche

Patinent au travers
L’invention du lavabo

Les araignées n’ont pas
De crampons pour la faïence

Il est bien difficile
Je ne vous apprends rien

De s’enlever du crâne
La permanence alambiquée

Des constances avec lesquelles
On a grandi

L’hiver carnassier
L’été sur le point d’imploser

Les routes adhésives
L’espadrille râpée dans les cailloux

Les montées d’anéantissement
Au moindre pet de travers

La poudre et les mèches
Les bricolages intensifs

L’énormité des romans
Gobés dans la nuit

Quelquefois je mords
Le haut de mon bras et j’attends

La seconde serveuse de l’hôtel
Aurait besoin d’un démarreur

D’une piqûre de fioul
D’avaler une abeille

Je viens tout juste de rentrer
Du monde général

Toute la nuit m’enlève
La mauvaise santé

Toujours je voudrais garder
Mon oreille d’espion

Dans les conciliabules
Et les tremblantes

Et les trafics de plumes
Et les risques d’incendie

Et laisser dans des caches
Des rapports de deux lignes

Denses comme des formules
Chimiques déclenchables

Quelquefois je reviens à la vie
De quartier, tout à fait indemne

Je me réveille au monde
D’avant les catastrophes.

Merci.

Bar le Duc, Hôtel de la Gare, le 27 juin 2007

Flèche

À la fin le type ceinture
L’extrême pointe verticale

D’un édifice urbain
Conçu pour le plein ciel

Flèche industrielle ou
L’aiguille d’une cathédrale

On ne peut pas être
Plus coupé de tout

Qu’accroché au métal
Dans cet océan d’air

Ventre et ongles
Agrippés à la pente

L’effarement de l’œil
Boxe le cerveau

De distances en kilomètres
Et la vision narquoise

De quelque soudure
Affreusement tangible

La solution maintenant :
Venir jusqu’au moment

Où ce cheveu dressé
N’était que le squelette

D’une illusion sphérique
Dans le petit matin

De l’architecte
Et l’odeur de son café

Et descendre jusque-là
S’en servir une tasse

Par l’escalier visible
Au travers le projet du cône.

8 novembre 2005, Douarnenez

Stéréotype

Elle s’était mise en danger
Dans une affaire de mœurs

Où j’avais trempé
Page trois du journal

Un numéro jamais sorti
De nos bousculades

Elle avait sa mentalité mâle
À cette époque-là

Entrer dans le corps de l’autre
Un pied par terre

Politique du moindre dégât
Vider la boîte d’allumettes

Dans des passades vives
Et les types les plus brefs

Mais elle avait l’outil
Pour les gazouillis de mouche

De l’affection durable
Dans des espèces d’avenirs

Je ne parlais pas assez vite
Pour avoir l’air de mentir

D’ailleurs je ne mentais pas
Elle s’était mise à l’amour

En page trois du moins
Voilà la version du journal

J’apprenais pour ma part
À lever la pellicule

Des flaques de sous-bois
Sans les déchirer

J’aurais pu l’écorcher
Elle avec la même délicatesse

Elle s’était mise en danger
Tout à fait renseignée

J’ai trouvé ça dans les archives
Et ça m’a ému, tu vois, ce risque.

19 octobre 2005, Douarnenez